« Les CFF dispersent chaque année des tonnes de glyphosate sur l’ensemble des rails à travers le pays, y compris en zones urbaines et dans les gares. Les herbicides ont beau être interdits sur les routes, les chemins et les terrasses depuis plus de trente ans dans les zones publiques, et depuis 2001 chez les privés, la compagnie ferroviaire dispose d’un régime d’exception. » - Le Matin du 14.06.2017

« Si l’utilisation ferroviaire du produit est à la baisse sur ces 20 dernières années, 3,2 tonnes de glyphosate ont été pulvérisées par les CFF en 2016. Soit une augmentation de 68% par rapport à 2013. Une variation que les CFF expliquent par la «croissance variable des plantes» d’une année à l’autre. » - Le Matin du 14.06.2017

« Les CFF n’utilisent pas de RoundUp. Malgré nos demandes répétées, la compagnie ferroviaire a refusé de divulguer le nom du produit utilisé, évoquant la liberté de marché. Seule certitude: le produit figure sur la liste des 121 produits autorisés par l’Office fédéral de l’agriculture. Derrière ce secret économique se cache un autre enjeu. Il est impossible de savoir la quantité réelle de produit utilisé sans connaître le nom exact du produit. En ne mentionnant que le tonnage du principe actif, le glyphosate, plutôt que le volume total d’herbicide pulvérisé, les CFF n’indiquent ainsi qu’une réalité partielle. » - Le Matin du 14.06.2017

« Le glyphosate est incontournable par exemple pour enlever les mauvaises herbes qui cachent une signalisation importante. "On est obligé d'enlever et de nettoyer les mauvaises herbes", confirme Carine Hilfiger, spécialiste nature aux CFF. La seule alternative à l'herbicide est le désherbage à la main. "On le fait dans les zones où il faut protéger la nappe phréatique, mais ça prend du temps"... Laborieux, ce travail ne peut se faire qu'en journée, avec des conséquences sur les cadences des trains. D'ailleurs, le glyphosate est aussi répandu manuellement, en Suisse, contrairement à d’autres pays européens qui le dispersent avec des passages en train. Cet épandage à la main permet "d'utiliser seulement ce dont on a vraiment besoin"... Les CFF assurent qu'ils testent actuellement d'autres méthodes pour remplacer le glyphosate. Des résultats sont attendus dans deux ans, au mieux.  »  - RTSINFO du 27 juin 2017

Ce que disent les offices de la Confédération

Le risque le plus préoccupant est la contamination des eaux dans les canalisations, précise l’Office fédéral de l’environnement. L’utilisation de glyphosate est donc interdite sur les voies de chemin de fer dans les zones de protection des eaux souterraines afin de protéger le captage. Au vu des mesures prises, un usage correct ne pose pas de problème.
L’Office fédéral des transports rappelle enfin qu’il suit de près la pratique des CFF qui doivent réaliser des statistiques de leur utilisation de glyphosate. Et de souligner qu’il serait étonnant d’interdire un produit qui reste officiellement autorisé à la vente.

Quelles sont les alternatives au glyphosate

A la main ou alors à l'aide de moutons. Les CFF se sont mis à l'éco-patûrage. Les moutons sont très efficaces pour entretenir les talus, ils déciment les plantes problématiques à forte prolifération et soutiennent ainsi le développement d'espèces de plantes de prairie servant d'habitat aux insectes et autres animaux, une excellente alternative aux faucheuses mécaniques, plus respectueuse de l’environnement et de la biodiversité, mais aussi plus pratique, puisqu’il s’agit souvent de terrains difficilement praticables.

Pour les plantes les plus communes des prairies, les voies ferrées peuvent donc bien jouer un rôle de corridor écologique, également en zones urbaines. On peut même suggérer que les emprises des voies ferrées traitées de façon écologique bénéficient de paiements directs au titre de l'Ordonnance sur les paiements directs versés dans l'agriculture.

Jean-Arsène Jossen, secrétaire politique de l'ATE Jura, tél. 078 404 59 94

Alle, le 30 janvier 2019